Lectureanalytique nÂș9, SupplĂ©ment au voyage de Bougainville, Diderot; Fiche de lecture "MĂ©thodologie de l'intervention en travail social" Fiche de lecture de Voyage Au Bout de la Nuit, Louis Ferdinand CĂ©line; Fiche de lecture, « Hors de moi », Claire MARIN, 2008. Fiche de lecture - Histoire de la guerre d'indĂ©pendance algĂ©rienne
Supplémentau voyage de Bougainville de Denis Diderot (Fiche de lecture): Résumé complet et analyse détaillée de l'oeuvre de Normand, Fanny; AbeBooks.fr - ISBN 10 : 2806212340 - ISBN 13 : 9782806212344 - lePetitLitteraire.fr - 2014 - Couverture souple
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Bienvenuedans la collection Les Fiches de lecture dâUniversalis. La genĂšse et lâĂ©dition des Ćuvres de Diderot (1713-1784) sont souvent complexes et problĂ©matiques : comme le Paradoxe sur le comĂ©dien (conçu en 1769, publiĂ© en 1830), le SupplĂ©ment au Voyage de Bougainville nâest Ă lâorigine quâun compte rendu de lecture destinĂ© Ă La Correspondance littĂ©raire de
Fichede cours en Français - Niveau : lycée (par Agathe). En savoir + sur comment réussir sa synthÚse sur le texte de diderot ? Rechercher : Rechercher : Comment réussir sa synthÚse sur le texte de Diderot ? Par Agathe | Rédigé le 22 octobre 2007 | 8 minutes de lecture. Ressources Langues Français Niveau Lycée 1Úre S Le Supplément au Voyage de
Fichede lecture sur le Supplément au voyage de Bougainville de Diderot. Notre analyse du Supplément au Voyage de Bougainville de Diderot comprend : un résumé du Supplément au
. Denis Diderot par Van Loo 1767 Textes Ă©tudiĂ©s SynthĂšses incipit chapitre I, texte 2 discours du vieillard tahitien dialogue Orou / lâaumĂŽnier apologue de Polly Baker excipit Structure du SupplĂ©ment le vrai » voyage de Bougainville Le SupplĂ©ment a-t-il un caractĂšre ethnographique ? Bibliographie Structure du SupplĂ©ment⊠Chapitre I p. 141-147 Ă©ditions GF Dialogue entre A et B Petite introduction variation sur le temps quâil fait 1/2 page Jugement sur Bougainville les raisons de son expĂ©dition 1/2 page RĂ©flexion sur les observations quâil rapporte RĂ©flexion sur les rĂ©actions dâun Tahitien que Bougainville ramena en France celui-ci sây est ennuyĂ©, et juge fous les EuropĂ©ens transition Ăš cf. Montaigne Les Cannibales PrĂ©sentation du SupplĂ©ment on annonce la lecture de ce livre, et en particulier les adieux du vieillard. Chapitre II p. 147-153 PrĂ©sentation du vieillard, et son discours environ 5 pages =>Texte 1 Dialogue de A et B sur ce discours Accueil des Tahitiens aux EuropĂ©ens incident de la jeune femme dĂ©guisĂ©e Annonce du dialogue entre Orou et lâaumĂŽnier. Chapitre III p. 153-167 B lit Ă A le dialogue entre Orou et lâaumĂŽnier. LâaumĂŽnier refuse lâoffre dâOrou, puis cĂšde malgrĂ© lui ; 2Ăšme discussion entre Orou et lâaumĂŽnier ce dernier tente de faire comprendre au Tahitien ce que sont la religion, la prĂȘtrise, les lois de son pays. Orou Ă son tour explique les lois et coutumes de Tahiti Ăš Texte 2 p. 155-157 lâaumĂŽnier tente dâexpliquer ce quâest Dieu dialogue p. 157-159 discours dâOrou, les objections de la raison p. 159-160 lâaumĂŽnier rĂ©pond aux objections et aux questions dâOrou dialogue p. 161-164 Orou Ă son tour explique ses lois discours + dialogue. Interruption de A ; aprĂšs une explication de B, intermĂšde B prĂ©cise les lois de Tahiti B raconte lâhistoire de Polly Baker, par antithĂšse avec le dialogue prĂ©cĂ©dent entre Orou et lâaumĂŽnier Ăš texte 3 ; rĂ©flexions de B et de A. p. 165-167 Chapitre IV p. 167-177 Nouveau dialogue entre Orou et lâaumĂŽnier Orou voit ses valeurs contestĂ©es par celles de lâaumĂŽnier, et surtout vice-versa p. 175 deux systĂšmes de valeurs sâopposent ; Condamnation de la religion et de la vie monacale par Orou cf. Diderot, La Religieuse. Fin du chapitre lâaumĂŽnier, agitĂ© de remords, cĂšde comiquement cf. la veine libertine du 18Ăšme siĂšcle, de Laclos Ă CrĂ©billon et aux Bijoux indiscrets⊠sans parler de Sade. Chapitre V p. 177-186 Dialogue entre A et B. B raconte les conclusions de lâaumĂŽnier consĂ©quences de ces coutumes et de ces valeurs morales ; La seule loi raisonnable est la loi de nature ; Ce quâil y a de naturel et de frelatĂ© dans lâamour Ă lâEuropĂ©enne ; Avantages et inconvĂ©nients de la vie civilisĂ©e et de la vie sauvage » faut-il choisir ? faut-il une rĂ©volution ? Lâattitude du sage Ăš texte 4 On passe donc dâune critique du colonialisme, injustifiĂ© â illusion de croire en une supĂ©rioritĂ© europĂ©enne â Ă une critique de la religion, de la sociĂ©tĂ©, des distorsions entre loi naturelle, loi sociale, loi religieuse, qui mĂšnent Ă des absurditĂ©s et Ă des dĂ©chirements moraux, et enfin Ă une critique des valeurs morales non fondĂ©es sur la raison et la nature, donc injustifiables. Mais cette condamnation ne doit pas conduire Ă une rĂ©volution violente, qui ne ferait que changer une dictature en une autre. Le livre lui-mĂȘme, par la critique quâil apporte, est action, la seule valable. Chapitre I, p. 141-142 jusquâĂ langue des marins » Cette 1Ăšre partie est un jugement littĂ©raire pour lâessentiel, un article que Diderot avait Ă©crit Ă la demande de Grimm sur le Voyage de Bougainville, et qui nâa pas Ă©tĂ© publiĂ©. Deux parties jusquâĂ toujours » jusquâĂ la langue des marins » Cf. Mme de la CarliĂšre, dialogue oĂč deux interlocuteurs parlaient du temps dans les mĂȘmes termes, qui Ă©tait une rĂ©flexion sur la libertĂ© sexuelle, dans un dĂ©cor identique. Cette discussion physique et mĂ©tĂ©orologique rappelle Fontenelle Irons-nous sur la lune ? », Entretien sur la pluralitĂ© des mondes Le dialogue est placĂ© sous le signe de la dĂ©ception ne nous a pas tenu parole », l. 3, liĂ©e au brouillard qui gĂȘne la vue paysage symbolique. Le dialogue est placĂ© sous le signe de la luciditĂ©. La rĂ©flexion prolonge celle de Montaigne le Tahitien rappelle le Cannibale des Essais. RĂ©flexion sur la diversitĂ© des mĆurs. Les mĆurs françaises paraissent plus Ă©tranges que les mĆurs Ă©trangĂšres. traverse lâĂ©ponge » l. 10 air saturĂ© dâeau que le brouillard peut ou non traverser. Que reprĂ©sentent les interlocuteurs ? A est-il lâopinion commune ? A diffĂšre de B par son caractĂšre A est impatient et pessimiste, B patient et optimiste. Diderot oppose des gens dâhumeur diffĂ©rente, mais plus par leur expressivitĂ© que par leur intĂ©rioritĂ©. La pensĂ©e de Diderot se cherche en sâexprimant ; le paradoxe est un instrument de la recherche intellectuelle. A bizarrerie apparente » l. 29, câest-Ă -dire seulement apparente ; B rĂ©pond comme vous et moi » l. 27 B se moque de sa propre activitĂ©. Le livre est sous le signe de la curiositĂ©, de la rĂ©flexion ; planche // parquet l. 27-28 lâactivitĂ© du voyageur est semblable Ă celle du philosophe ; lestĂ©, dâun bord⊠» l. 35-37 Ă travers Bougainville, on nous prĂ©sente une image du philosophe, contraire du philosophe misanthrope de Rousseau. Lâaventure de lâesprit vaut celle de la mer. Lecture non dogmatique de ce livre la civilisation est Ă la fois la pire et la meilleure des choses⊠et de mĂȘme la vie primitive. La philosophie = rĂ©flexion critique sur les activitĂ©s humaines. Nihil humanum a me alienum puto, disait TĂ©rence. Lire lâarticle Philosophe » de lâEncyclopĂ©die ; Diderot nâinstruit pas, il inquiĂšte et pose les problĂšmes. Ironie de Diderot sur le lest du vrai Français » les maths et un voyage autour du Monde ! A Que pensez-vous de son Voyage ? » l. 40 Notre vieux domicile » relativitĂ©. Double avantage pour les navigateurs cartes et sĂ»retĂ© dans les OcĂ©ans, et pour les curieux et les philosophes. Il ne dĂ©veloppe que le premier. Les lumiĂšres nĂ©cessaires » siĂšcle des LumiĂšres, connaissance et ouverture dâesprit. Ne peut voir que celui qui est prĂ©parĂ© Ă voir. Repris par philosophie ». Il faut aussi avoir le courage de dire des choses qui seront mal acceptĂ©es. VĂ©ritĂ© = sincĂ©ritĂ© ; il faut Ă la fois de la promptitude et son contraire, la patience. DĂ©sir de voir, de sâĂ©clairer / et dâinstruire » et non de sâinstruire », PlĂ©iade. Style sans apprĂȘt » l. 55-56 celui quâil veut donner au SupplĂ©ment. Chapitre I, p. 145-147 avez-vous vu le Tahitien »⊠vous le saurez » Le lecteur, par la 1Ăšre phrase, sâattend au procĂ©dĂ© de lâĆil neuf » Lettres persanes, LâIngĂ©nu⊠transportĂ© » l. 2 avec un complĂ©ment de personne = le plus grand dĂ©paysement. soit que⊠soit que⊠» = deux fois lâidĂ©e dâerreur, imposĂ©e volontairement on lui en eĂ»t imposĂ© » ou naturelle. Aotourou nâa quittĂ© Tahiti que parce quâon lâa trompĂ© ou quâil sâest trompĂ©. IdĂ©e selon laquelle chacun se trouve bien chez soi cf. l. 18-22. Lâusage commun des femmes » qui nâa jamais voyagĂ© nâimagine pas des mĆurs autres que les siennes. Mythe dâun communisme primitif, dĂ©jĂ prĂ©sent chez Platon. En rĂ©alitĂ©, plus les civilisations sont primitives, plus les mĆurs sont complexes et contraignantes cf. Levi-Strauss et lâethnologie moderne. sâennuyait » sens trĂšs fort = profonde mĂ©lancolie. Lâalphabet tahitien⊠» l. 14 prĂ©occupation du siĂšcle lâorigine des langues. Ce sont les tous premiers balbutiements de la linguistique cf. Genette. Rousseau Ă©crit un Essai sur lâorigine des langues. Diderot a raison sur un point le systĂšme phonĂ©tique dâune langue est une structure, un systĂšme clos ; il est donc trĂšs difficile de prononcer des phonĂšmes qui nâexistent pas dans sa propre langue ; mais il confond graphĂšmes et phonĂšmes ! Diderot, l. 18-25, indique quelle lecture on fait des rĂ©cits de voyage par goĂ»t de lâexotisme, ou pour se conforter dans la bonne opinion que lâon a de son pays. Au moment des Grandes dĂ©couvertes, on ne lisait pas de tels rĂ©cits. Ici l. 26-28, A sâamuse pour une fois, il est le plus intelligent. Assonance et allitĂ©ration quoi, croyez, croisse ». Presque une paronomase ! RĂ©ponse de B Diderot ne veut rien dĂ©montrer, son opinion nâest pas faite. Ce qui lâintĂ©resse, câest la quĂȘte. Voir le Neveu de Rameau. MalgrĂ© les coq-Ă -lâĂąne, un seul problĂšme lâĆil neuf. Concevoir » l. 37 parce que son langage ne sây prĂȘte pas. Lien Ă©troit de la pensĂ©e et du langage. Lignes 45 et suiv. 3 idĂ©es fausses. simplicitĂ© des sauvages ~ complexitĂ© des sociĂ©tĂ©s modernes. Or lâon sait lâextrĂȘme complexitĂ© des liens sociaux, fondĂ©e sur des millĂ©naires de culture, par exemple des AborigĂšnes ; comparaison entre lâhistoire des sociĂ©tĂ©s et lâhistoire biologique dâun individu, datant du 16Ăšme siĂšcle, et trĂšs Ă la mode. Grandeur et dĂ©cadence cf. Montesquieu⊠Or une sociĂ©tĂ© ne meurt pas de vieillesse, mais par Ă©limination ou accident invasionsâŠâŠ Diderot mĂ©lange une comparaison mĂ©canique or aujourdâhui on sait que les machines complexes marchent mieux et une comparaison biologique deux idĂ©es dĂ©battues par Rousseau et Diderot lors de lâemprisonnement de celui-ci Ă Vincennes. Rousseau en fait un usage philosophique Discours sur lâorigine de lâinĂ©galitĂ© ; Diderot les essaie, en fait un usage poĂ©tique et moral. Ă propos de la libertĂ© et de lâaliĂ©nation Pour Diderot, comme pour Rousseau, la libertĂ© est un sentiment innĂ© cf. Discours sur lâorigine de lâinĂ©galitĂ© ; or câest discutable. La libertĂ© est une conquĂȘte humaine ; elle est difficile, au point que beaucoup ne souhaitent pas ĂȘtre libres. Sentiment un instinct dont on prend conscience. MĂ©lange dâidĂ©ologie et de conquĂȘtes scientifiques ; le transformisme est dans lâair, avec des aspects dangereux. Ce qui est positif dans lâĆuvre de Diderot, câest la critique. On se rend ridicule, mais on nâest ni ignorant, ni sot, encore moins mĂ©chant pour ne voir jamais que la pointe de son clocher ». Diderot ne se fait aucune illusion sur lâidylle de la vie sauvage prosopopĂ©e de lâIndienne de lâOrĂ©noque. Aucune pensĂ©e nâest chez Diderot privĂ©e de son antithĂšse = aspect ludique. Il essaie toutes les idĂ©es cf. le Neveu de Rameau, jeu qui mĂšne Ă une critique de la rĂ©alitĂ©. Ici, les rapports sociaux entre les Parisiens du 18Ăšme siĂšcle sont des entraves » l. 51 ; mais on arrive Ă vivre ⊠Il en fait voir les dĂ©fauts et les qualitĂ©s cf. p. 186. Retour de la mĂ©taphore du brouillard Diderot veut remuer assez dâidĂ©es pour que le brouillard intellectuel dans lequel nous vivons se dissipe. A a-t-il tort ? il ne se laisse pas prendre aux fables il est le philosophe, lâesprit le plus fort ; les rĂŽles sont interchangeables. Ce qui diffĂ©rencie A et B, ce sont les traits dâhumeur. A est le souffre douleur de B humour jâai toujours tort avec vous ! » l. 66-67. De tenez, tenez » Ă vous le saurez » l. 69-75 mĂ©nage une transition avec la suite. Mise en abyme le SupplĂ©ment est pour nous lâĆuvre complĂšte, or il est dans lâĆuvre lĂ , sur cette table ». Jeu pictural baroque les MĂ©nines de VĂ©lasquez, puis théùtral lâIllusion comique, les Acteurs de bonne foi de Marivaux, enfin littĂ©raire, qui dĂ©truit la rĂ©alitĂ© en mĂȘme temps quâon la crĂ©e. Diderot sâamuse la sincĂ©ritĂ© de Bougainville⊠prouvĂ©e par un SupplĂ©ment apocryphe ! l. 57. Vous le saurez » souligne la gratuitĂ© de lâĂ©change dâidĂ©es le discours du vieillard est prĂ©sentĂ© comme faux, invraisemblable. repris plus tard, p. 151 abrupt et sauvage », dĂ©finition de la poĂ©sie pour Diderot Conclusion optimisme de Diderot. Toute sociĂ©tĂ© est mauvaise, mais toutes les sociĂ©tĂ©s sont bonnes dâun certain point de vue. Elles sont vivables. Jeu des idĂ©es. Le SupplĂ©ment se prĂ©sente comme une mĂ©ditation aprĂšs une lecture titre excellent quand un livre a du succĂšs, des quantitĂ©s de supplĂ©ments. Diderot surpasse Rousseau et sa ProsopopĂ©e de Fabricius ». RĂȘverie trĂšs libre aprĂšs la lecture. Distanciation Ă la Brecht pour critiquer quelque chose, il faut ĂȘtre dehors et dedans, acteur et tĂ©moin. DĂ©chirement de sâarracher Ă son pays fiction littĂ©raire pour cela, pour libĂ©rer lâesprit. Cf. lâIngĂ©nu de Voltaire ! Au 18Ăšme siĂšcle, on dĂ©teste les livres ennuyeux. Discours du vieillard tahitien chapitre II p. 148-151 Les EuropĂ©ens vus par le vieillard chef des brigands » ; opposition des personnes nous » ~ tu » ; fureur / fĂ©roce. Fureur et violence vocabulaire de la violence cf. ci-dessus, + haĂŻr, Ă©gorger, sang »⊠PropriĂ©tĂ© et vol mettre des hommes en esclavage l. 15-16 ; tâemparer comme de la brute » propriĂ©tĂ© du sol ~ vol de toute une contrĂ©e FacticitĂ©, superficialitĂ©, superflu, mensonge prĂȘchĂ© », l. 6-7 ; inutiles lumiĂšres » Le problĂšme du travail. Autoportrait du Sauvage opposition dâun systĂšme de valeurs Ă un autre. Absence de propriĂ©tĂ© privĂ©e tout est Ă tous », y compris filles et femmes. Pas dâagressivitĂ© ce sont les EuropĂ©ens qui enseignent la violence ». EgalitĂ© des hommes Ton frĂšre », deux enfants de la Nature » Sentiment de la justice, dignitĂ© RĂ©ciprocitĂ©, l. 18-22, 23-26, 27-30. Sagesse des moeurs cf. le dernier § ĂȘtres sensĂ©s » l. 46 HospitalitĂ© tu as partagĂ© », tu es entrĂ© dans nos cabanes »⊠Une image de lâEtat de Nature. Il sâagit ici dâune fiction discours Ă lâoccidentale ce qui sera soulignĂ© par A et B ; aucun dĂ©tail concret ce nâest pas la civilisation tahitienne qui intĂ©resse Diderot, mais un IDEAL, qui appartient au mythe du Bon Sauvage. PropriĂ©tĂ© collective ou absence de propriĂ©tĂ© cf. Rousseau ; il sâagit dâun Ă©tat antĂ©rieur Ă la propriĂ©tĂ©. Cependant, on ne trouve pas ici les mĂȘmes consĂ©quences que dans le Discours sur lâinĂ©galitĂ© de Rousseau ; chez celui-ci, lâhomme dâavant la sociĂ©tĂ© vivait isolĂ© ; pour Diderot, il y a une forme de sociĂ©tĂ© collectiviste primitive. Le problĂšme du travail satisfaction des besoins vitaux ~ luxe, besoins superflus idĂ©e importante de crĂ©ation des besoins ». Lâopposition entre repos et travail est une opposition de valeur repos = ĂȘtre = jouir travail = sâagiter, se tourmenter pour possĂ©der des biens. On est ici trĂšs proche de Montaigne et de Rousseau, mais trĂšs loin de Voltaire, qui prĂ©figure la valeur bourgeoise accordĂ©e au travail, Ă lâindustrie. Dialogue de lâAumĂŽnier et dâOrou ch. III, p. 157-160, de ces prĂ©ceptes singuliers » à ⊠ne rĂ©clame pas ses droits » texte 3 Plan du premier discours dâOrou les prĂ©ceptes de lâaumĂŽnier chastetĂ©, fidĂ©litĂ©, mariage⊠sont Ă la fois contraires Ă la nature et Ă la raison. Contraires Ă la nature un ĂȘtre humain ne saurait appartenir Ă un autre contraires Ă la âloi gĂ©nĂ©rale des ĂȘtresâ dans un univers soumis au changement, aucune loi ne peut imposer une constance Ă©ternelle. Magistrats et prĂȘtres ne peuvent dĂ©finir le bien et le mal, Ă©dicter des lois contraires Ă la nature des hommes ne peuvent dĂ©cider du bien et du mal si câĂ©tait le cas, ces notions seraient arbitraires et changeantes allusions aux lois et interdits religieux ⊠Et que faire en cas de dĂ©saccord entre ces diffĂ©rents lĂ©gislateurs ? ==> seule la nature peut dĂ©cider du bien et du mal, en fonction de critĂšres absolus. Le deuxiĂšme discours dresse un rĂ©quisitoire contre la sociĂ©tĂ© Orou devine ce que Diderot dĂ©nonce les nĂ©cessaires dysfonctionnements liĂ©s Ă des lois contraires Ă la nature. Dans ce passage, Ă©tudier les marques de jugement les procĂ©dĂ©s oratoires symĂ©tries, antithĂšses, accumulations, rythmes⊠lâusage des temps verbaux Apologue de Polly Baker Qui parle ? Retrouvez dans cette histoire les marques dâĂ©nonciation marques personnelles, marques de jugement, modalisateurs, dĂ©ictiques⊠; indiquez les diffĂ©rents niveaux dâĂ©nonciation le narrateur de lâhistoire le discours de Polly Le discours de Polly indiquez sa composition. Montrez, en relevant plusieurs indices, quâil sâagit dâun plaidoyer. Pour quelle cause plaide Polly ? En quoi lâhistoire de Polly Baker constitue-t-elle un apologue ? Quelle en serait la moralitĂ© ? Quel rĂŽle occupe cet apologue dans lâargumentation de Diderot Ă propos des lois naturelles ? Excipit ainsi vous prĂ©fĂ©reriez⊠=> fin du chapitre V. La 1Ăšre phrase fait la liaison avec ce qui prĂ©cĂšde. prĂ©fĂ©reriez » interrogation implicite. A doute des idĂ©es de B conditionnel. Il ne sâagit pas ici dâun choix, mais dâune prĂ©fĂ©rence, comme si le choix Ă©tait indiffĂ©rent, affaire de goĂ»t. Conclusion du dialogue vocabulaire du choix moral prĂ©fĂ©rer, prononcer, conclure, incliner, trouver, indiquer => unitĂ© de la page. Les tabous les plus forts de notre sociĂ©tĂ© sont ceux concernant la sexualitĂ© Diderot sây attaque ; cf. la 3Ăšme partie du RĂȘve de dâAlembert. LâĂ©tat de nature brute cf. Discours sur lâorigine de lâinĂ©galitĂ© de Rousseau 1755. Cette question marque lâĂ©tonnement. Cf. au dĂ©but est-ce que vous donneriez dans la fable de Tahiti ? » p. 146. Ma foi » prĂ©cĂšde et attĂ©nue lâĂ©nonciation de vĂ©ritĂ©s scandaleuses. Expression ironique de la pensĂ©e se dĂ©pouiller », puis se vĂȘtir » l. 3-6. Arguments de faits, mĂȘme sâils sont totalement contradictoires. Equation toujours Ă©gale en augmentant les plaisirs dâune sociĂ©tĂ©, on en augmente dans la mĂȘme proportion les maux beaucoup de peine pour rien efforts » l. 11. DerriĂšre lâopposition homme naturel / homme social se cache lâopposition individu / sociĂ©tĂ©. Diderot renouvelle cette opposition par celle individu / espĂšce. Avantage Ă lâĂ©tat de nature. Mais argument contraire cependant », l. 15 la vie civilisĂ©e allonge la durĂ©e moyenne dâexistence. Il reprend souvent cet argument, mais nâhĂ©site pourtant pas, ici, Ă le contester est-ce une norme ? comparaison avec une machine Lieu oĂč lâon est le plus libre, sans tabous Tahiti vision utopique de la vie primitive⊠⊠mais aussi Venise ! Diderot retrouve Voltaire et prĂ©sente les deux aspects antagonistes du progrĂšs. Prudence il mâest souvent venu dans la pensĂ©e⊠», peut-ĂȘtre »⊠La conception dâune durĂ©e moyenne de vie est toute nouvelle Ă lâĂ©poque argument au dĂ©part dâun dĂ©bat qui dure aujourdâhui encore cf. LĂ©vy-Strauss. Diderot prĂ©sente des arguments pour et contre, et se garde de choisir. Ligne 21 retour du conditionnel. Je vois » signifie dois-je voir ? » Parcourrai » = par lâesprit. Diderot pose le problĂšme de bonheur, et le fait comme le ferait Rousseau, pour qui tout va bien si lâhomme est heureux. Il nâen est pas de mĂȘme pour Voltaire lâessentiel est que la condition de lâhomme soit supportable ; cf. Candide ; Rousseau est plus exigeant, mais aussi plus optimiste que Voltaire ! Venise » reprĂ©sente Ă lâĂ©poque le gouvernement dâoppression aristocratique. Ces arguments sont fragiles, mais Diderot ne rĂ©siste pas au plaisir de les essayer. Je ne mâattendais pas Ă lâĂ©loge de ce gouvernement » = litote. Diderot prĂ©sente un paradoxe Ă©norme dire que le meilleur gouvernement dâun pays civilisĂ© serait comparable Ă celui de Venise. Diderot, ~ Rousseau, ignore la pensĂ©e dialectique. Pourtant, ici, il en est tout proche. Les Grecs proscrivirent⊠» Diderot reprend ici Montaigne I, ch. 23. Partout oĂč il y a des lyres, il y a des cordes = mĂ©taphore partout oĂč il y a une sociĂ©tĂ©, il y a des lois arbitraires. Diderot cite ensuite des personnages connivence avec les lecteurs de son Ă©poque Reymer, Gardeil figures atroces, Ă©quilibre entre les sexes un homme, une femme. TaniĂ©, Mlle de la Chaux ce quâil y a de sublime dans le dĂ©vouement amoureux ; Le Chevalier Desroches homme admirable, mais incapable de sâattacher sĂ©rieusement Ă une femme ; Mme de la CarliĂšre femme admirable, mais qui a trop lu la Princesse de ClĂšves. La morale artificielle produit chez lâhomme le meilleur et le pire. dĂ©pravation » nĂ©gatif et malheur connotĂ© plus positivement. Diderot a pris des personnages fictifs, pour renvoyer Ă sa propre Ćuvre. Nous parlerons⊠» l. 61 style et pensĂ©e de Montaigne. RĂ©former » = changer complĂštement. Celui qui⊠» l. 63 = pensĂ©e de Socrate Criton qui meurt pour garantir les lois. Il faut obĂ©ir aux lois, non parce quâelles sont justes, mais parce quâelles sont les lois. Etres fragiles » les Tahitiens. Leur sociĂ©tĂ© est fragile, il ne faut pas y toucher. Le philosophe est prĂ©sentĂ© comme un ĂȘtre sociable, non rĂ©volutionnaire. Retour l. 79 du brouillard mĂ©taphorique il tombe, il nây a eu quâune Ă©claircie. Le dialogue se termine par une pointe. Pour comprendre le SupplĂ©ment, il faut lire Sur les femmes, qui prolonge la rĂ©flexion de Montaigne sur le mĂȘme sujet. Lire aussi le passage sur le sublime dans le Neveu de Rameau. Le SupplĂ©ment au Voyage de Bougainville a-t-il une dimension ethnographique ? Dialogue entre A et B Ă propos de Bougainville, p. 142-144 27-30 Pour ĂȘtre un bon explorateur, il faut dâabord de solides connaissances scientifiques, et en particulier mathĂ©matiques un vĂ©ritable Français, lestĂ© [âŠ] dâun traitĂ© de calcul diffĂ©rentiel et intĂ©gral⊠» ; il faut en outre de la philosophie, du courage, de la vĂ©racitĂ© », des qualitĂ©s dâobservation, de la curiositĂ©, et des connaissances scientifiques mĂ©canique, gĂ©omĂ©trie, astronomie, histoire naturelle. Rien nâest dit de la connaissance des hommes lâethnographie est encore en train de naĂźtre. Les premiĂšres observations rapportĂ©es portent sur les animaux sauvages p. 143, puis sur ce que nous appellerions aujourdâhui la dĂ©rive des continents. Elles concernent donc la zoologie et la gĂ©ographie. Ă propos de lâĂle des Lanciers, Diderot mentionne le cannibalisme et lâinfibulation des femmes, pures hypothĂšses ici, et quâil attribue Ă la nĂ©cessitĂ© vitale de rĂ©duire la population dans un espace trop petit. Il sâagit ici de spĂ©culations, et non dâobservations. Ă propos des Patagons OĂč se trouve la Patagonie ? Quelle observation de Bougainville est ici rapportĂ©e ? Avec quelles rĂ©serves ? Montez que lâon trouve ici une premiĂšre occurrence du mythe du bon Sauvage ». La Patagonie se trouve Ă lâextrĂȘme sud du Chili ; Diderot rapporte lâobservation de Bougainville sur le physique Ă©tonnant de ces hommes, mais il met en doute la vĂ©racitĂ© de ce rapport, exagĂ©rĂ© selon lui cf. p. 145/34. Le mythe du bon Sauvage » apparaĂźt dans ce mĂȘme passage Câest, Ă ce quâil paraĂźt, de la dĂ©fense journaliĂšre contre les bĂȘtes fĂ©roces quâil tient le caractĂšre cruel quâon lui remarque quelquefois. Il est innocent et doux, partout oĂč rien ne trouble son repos et sa sĂ©curitĂ© . A propos dâAotourou quâest-ce que la fable de Tahiti » ? Quelle est la part de lâobservation ethnographique ici ? La fable de Tahiti » consiste Ă croire que la sociĂ©tĂ© Tahitienne, qui reprĂ©sente lâenfance de lâhumanitĂ© », soit simple et innocente. Lâethnographie contemporaine a au contraire montrĂ© la complexitĂ© extrĂȘme des sociĂ©tĂ©s dites primitives â et leur anciennetĂ©. Lire Ă ce sujet Tristes Tropiques, de Claude LĂ©vi-Strauss. On trouve cependant dans ce passage une petite part dâobservation ethnographique sur la langue tahitienne bien que Diderot semble confondre Ă©criture et phonĂ©tique, sur lâusage commun des femmes », et sur la difficultĂ© Ă concevoir une rĂ©alitĂ© que lâon ne peut nommer Umberto Eco a fait la mĂȘme remarque Ă propos de Moctezuma dans Kant et lâOrnithorynque, Grasset, Paris, 1997, p. 131 et suiv.. Discours du vieillard tahitien, p. 147-151 39-47 Relevez dans ce discours tout ce qui peut donner une idĂ©e des mĆurs, coutumes, objets usuels⊠de la sociĂ©tĂ© tahitienne. Diderot donne-t-il une image prĂ©cise de ces usages ? habitat, Ă©conomie, fĂȘtes, religion, arts⊠Lâon retrouve ici lâusage commun des femmes, quelques mots sur lâhabitat nos cabanes », les armes arcs et flĂšches, le mode de vie goĂ»t du repos, absence de maladies, et une allusion Ă une cĂ©rĂ©monie de passage Ă lâĂąge nubile pour les jeunes filles la mĂšre relĂšve le voile » de la jeune fille. Aucun de ces points nâest dĂ©veloppĂ© ; repos et santĂ© semblent se rĂ©fĂ©rer au mythe du paradis terreste » ou de lâĂąge dâor, et les autres mentions sont si gĂ©nĂ©rales quâelles pourraient sâappliquer Ă nâimporte quelle sociĂ©tĂ© non europĂ©enne. Diderot reste dans le flou pour plusieurs raisons Pour donner un caractĂšre dâuniversalitĂ© au discours du vieillard, dont A souligne peu aprĂšs quâil semble bien peu rĂ©aliste dans la bouche dâun vieillard tahitien, en principe non formĂ© Ă lâĂ©loquence romaine ; parce que le but est la dĂ©nonciation de la sociĂ©tĂ© europĂ©enne, et non la peinture de la sociĂ©tĂ© tahitienne ; il ne faut donc pas disperser lâattention du lecteur ; enfin, parce quâil faut donner de cette sociĂ©tĂ© tahitienne une image idĂ©ale, en gommant des rĂ©alitĂ©s qui pourraient lui ĂȘtre moins favorables. Dialogue entre Orou et lâaumĂŽnier, 1Ăšre partie, p. 153-160 53-62 Quâapprenons-nous sur les mĆurs tahitiennes ? Dans quel domaine se situent les observations rapportĂ©es par Diderot ? Nous apprenons les rĂšgles dâhospitalitĂ© lâhĂŽte se voit offrir lâĂ©pouse et les filles de celui qui le reçoit ; lâon apprend Ă©galement quâavoir un enfant hors de tout lien de mariage, loin dâĂȘtre un dĂ©shonneur, est ici une chance, et que ces enfants constituent une partie de la dot ; que le mariage en Tahiti nâest pas conclu pour une vie entiĂšre, mais se rompt dĂšs que les Ă©poux le souhaitent ; en somme que les Tahitiens jouissent de la plus grande libertĂ© sexuelle. LâintĂ©rĂȘt de Diderot porte donc essentiellement sur les relations interpersonnelles et familiales. Que pouvons-nous dĂ©duire des questions et des remarques dâOrou sur la sociĂ©tĂ© europĂ©enne ? â notamment en matiĂšre de religion et dâinstitutions. On peut dĂ©duire des questions dâOrou que Tahiti ignore les prĂȘtres, et les magistrats, et nâa quâune idĂ©e trĂšs approximative de la notion de Dieu. Diderot imagine donc une sociĂ©tĂ© tahitienne trĂšs proche de ce que lâon pensait ĂȘtre lâĂ©tat de nature » une sociĂ©tĂ© sans lois, sans institutions rĂ©pressives, sans prĂȘtres ni religion autre que naturelle »⊠Il sâagit bien entendu dâune utopie. Dialogue entre Orou et lâaumĂŽnier, 2Ăšme partie p. 161-165 62-66 Quâapprenons-nous sur lâorganisation sociale, lâĂ©conomie ? il sâagit dâune sociĂ©tĂ© rurale, p. 161 un agriculteur, un pĂȘcheur, un chasseur⊠» de type matriarcal une femme emmĂšne avec elle ses enfants quâelle avait apportĂ©s en dot ». sur les relations familiales des relations assez Ă©galitaires entre lâhomme et la femme au sein du couple ; mais la femme semble avoir essentiellement pour rĂŽle dâavoir des enfants. sur la place de lâenfant dans la sociĂ©tĂ© tahitienne lâenfant est au centre de la sociĂ©tĂ© tahitienne toujours considĂ©rĂ© comme un bien, il nâest jamais objet dâopprobre, ni abandonnĂ©. sur les cĂ©rĂ©monies la plus importante semble ĂȘtre celle qui consacre le passage de lâenfance Ă lâĂąge nubile, pour les garçons et les filles grande fĂȘte, au cours de laquelle les jeunes gens peuvent se choisir un partenaire p. 163-164 / 65-66 Tout lâintĂ©rĂȘt de Diderot porte donc, ici encore, sur la question de la libertĂ© sexuelle, du mariage, et des relations familiales. La description quâil donne de la cĂ©rĂ©monie Ă©voque des fĂȘtes de lâĂąge dâor, et une sociĂ©tĂ© plus mythique que rĂ©elle. LĂ encore, lâethnographie contemporaine rapporte plutĂŽt des rĂšgles de mariage extrĂȘmement contraignantes, et des liens de parentĂ©s trĂšs compliquĂ©s dans les sociĂ©tĂ©s dites primitives, telles que les indiens du BrĂ©sil Tristes Tropiques Dialogue entre Orou et lâaumĂŽnier, 3Ăšme partie p. 167-177 71-80 Quels sont les interdits dans la sociĂ©tĂ© tahitienne ? Comment sâexpriment-ils ? Comment leur transgression est-elle chĂątiĂ©e ? La sociĂ©tĂ© tahitienne vous semble-t-elle rĂ©pressive ? Les interdits touchent tout ce qui a trait Ă des relations sexuelles non fĂ©condes avec des personnes stĂ©riles, pendant la pĂ©riode des rĂšgles ou durant la grossesse. Ceux qui transgressent ces interdits nâencourent pas dâautre chĂątiment que le blĂąme la sociĂ©tĂ© tahitienne ignore la rĂ©pression ! Quels tabous sont ignorĂ©s de la sociĂ©tĂ© tahitienne ? Diderot vous semble-t-il approuver cette ignorance ? Les Tahitiens, selon Diderot, ignorent lâadultĂšre puisquâon peut rompre un mariage Ă volontĂ© et lâinceste, qui ne blesse en rien la nature » â on ignorait les dangers de la consanguinitĂ© ! Aux yeux de Diderot, de tels interdits, non fondĂ©s en raison, sont absurdes. Cette description des mĆurs tahitienne vous semble-t-elle relever de lâobservation scientifique, ou de la fable de Tahiti » ? Cette description semble relever davantage dâune observation superficielle, et dâune utopie, que dâune observation sĂ©rieuse de la sociĂ©tĂ© tahitienne ; lâabsence dâinstitutions, de religion, de tabous ne plaide pas en faveur dâune rĂ©elle observation. Mais la fonction de ce texte nâest pas de nature ethnographique il sâagit seulement de construire une utopie, dont le but est de proposer un contre-modĂšle de la sociĂ©tĂ© europĂ©enne, et de dĂ©noncer les tares de celle-ci ; dĂšs lors, il importe peu que lâimage de la sociĂ©tĂ© tahitienne soit conforme Ă la rĂ©alitĂ© ; il suffit quâelle ne contredise pas les observations des navigateurs, et quâelle soit cohĂ©rente. Les philosophes ne sâintĂ©ressent pas rĂ©ellement Ă la sociĂ©tĂ© quâils observent, moins en tous cas que Montaigne cf. le chapitre Des Cannibales » I, 31 celui-ci allait jusquâĂ sâintĂ©resser Ă la nourriture, aux vĂȘtements⊠Rien de tel chez Diderot, ni, on le verra, chez Voltaire LâIngĂ©nu il sâagit simplement de donner un contre-modĂšle de la sociĂ©tĂ© française, positif chez Diderot, nĂ©gatif chez Voltaire. DâoĂč le peu dâintĂ©rĂȘt pour les objets concrets, les coutumes, les institutions chez Diderot, on pourrait croire quâil nây a pas de gouvernement, ni de chefs ! et lâart de ces peuples le mot nâest mĂȘme pas mentionnĂ©, ni chez Voltaire, ni chez Diderot ! Le vrai Bougainville Ă Tahiti Biographie NĂ© Ă Paris en 1729, Louis Antoine de Bougainville Ă©tait un navigateur. Le 12 Octobre 1754, il est nommĂ© secrĂ©taire dâambassade Ă Londres. Premier aide de camps de Montcalm en 1756 aux cĂŽtĂ© de qui il combattit aux plaines dâAbraham en 1759, il devint capitaine de frĂ©gate en 1753 et tenta en vain de coloniser les Ăźles malouines1763-1765. En 1766, il partit de Brest Ă bord de la frĂ©gate la Boudeuse, gagna lâAmĂ©rique du sud et le dĂ©troit de Magellan, atteignit Tahiti en 1768 oĂč il resta 10 jours. Le 15 mai 1771, il publia le rĂ©cit de son voyage autour du monde qui dĂ©veloppa le mythe du paradis polynĂ©sien . RentrĂ© Ă St Malo en 1769, Bougainville, premier capitaine français Ă avoir effectuĂ© le tour du monde, fut promu chef dâescadre en 1779 et resta fidĂšle Ă Louis XVI lors de la rĂ©volution. Il mourut Ă Paris en 1811. Le SupplĂ©ment au voyage de Bougainville de Diderot Le SupplĂ©ment au voyage de Bougainville est le troisiĂšme texte dâune sĂ©rie composĂ©e par Diderot en 1772 et conçue comme un ensemble Ceci nâest pas un conte Madame de CarliĂšre et le SupplĂ©ment au voyage de Bougainville. Le SupplĂ©ment se prĂ©sente comme une mĂ©ditation aprĂšs une lecture. Le texte de Diderot apparaĂźt comme un dĂ©bat dâidĂ©es. Câest une rĂ©flexion philosophique sur les questions que Diderot se posait en ce qui concerne les lois naturelles. En mettant en scĂšne un dĂ©bat entre un sauvage et un europĂ©en, Diderot, grĂące Ă la double Ă©nonciation, exprime ses idĂ©es philosophiques sur la sociĂ©tĂ© dite » civilisĂ©e . Bougainville Ă Tahiti Tahiti, un paradis terrestre Bougainville dĂ©couvre Tahiti et ses habitants. Lorsquâil arrive sur lâĂźle, il la voit comme le paradis sur Terre. Cf. p235 » Je me croyais transportĂ© dans le jardin dâEden Il garde le souvenir dâun endroit magnifique oĂč les gens sont gentils, accueillants. Pour lui, câest une nouvelle dĂ©finition du bonheur. La population tahitienne Un accueil animĂ© qui surprend dans le bon sens les EuropĂ©ens Bougainville insiste sur la gentillesse des tahitiens. Cf. p 229 nous fĂ»mes reçus par une foule immense dâhommes et de femmes » Il insiste beaucoup sur le fait quâils venaient en grand nombre pour les accueillir en utilisant les mots qui gĂ©nĂ©ralisent. Cf. p 231 » Le chef et tout le monde » ; » tous les hommes, toutes les femmes » ; » tous ceux Personne nâest laissĂ© au hasard pour Bougainville, câest une gentillesse gĂ©nĂ©rale. Les Tahitiens sont heureux de recevoir les EuropĂ©ens et ça se sent par leur hospitalitĂ©. Ils les invitent dans leur maison. 229 » Le chef de ce canton nous conduisit dans sa maison et nous y introduisit » Ils leur donnent Ă manger. Cf. » Le chef nous proposa ensuite de nous asseoir sur lâherbe,âŠoĂč il fit apporter des fruits, du poisson grillĂ© et de lâeau . Et surtout, ils leur offrent des jeunes filles. Cf. p 226 » ils nous pressaient de choisir une femme, de la suivre⊠» On peut dire que le mot clef, ici, câest lâhospitalitĂ©. Les EuropĂ©ens ont Ă©tĂ© trĂšs Ă©tonnĂ©s par la beautĂ© et la simplicitĂ© des habitants. Le naturel des habitants. Ils nây a aucune pudeur, ils ne cachent rien. Ils ont la rĂ©putation dâĂȘtre curieux. Ils ne se lassent pas de les considĂ©rer. Cf. p 227 » Ce peuple qui examinait en tumulte toutes les parties de son corps » ; » AprĂšs lâavoir bien considĂ©rĂ© ils lui rendirent ses habits Ils ne se cachent pas de cette curiositĂ©. Certains nâhĂ©sitaient pas Ă venir les toucher, Ă©carter leur vĂȘtements. Ils tenaient Ă savoir si ils Ă©taient tous identiques Ă eux. Ils ne sont pas embarrassĂ©s et nâhĂ©sitent pas Ă sâexhiber. Cf. p 225 » La plupart de ces nymphes Ă©taient nues, car les hommes et les vieilles, qui les accompagnaient, leur avaient ĂŽtĂ© la pagne dont ils Ă©taient ordinairement elles sâenveloppent . Les femmes se donnent naturellement aux hommes. Ils nâexpriment aucune crainte, aucune mĂ©fiance. En effet, ils ne portent pas dâarmes, sont pacifiques et nâhĂ©sitent pas Ă se promener seuls ou en petits groupes. » Quatre insulaires vinrent avec confiance souper et coucher Ă bord » » Aucun ne portaient dâarmes ni mĂȘme de bĂąton » Ils vivent simplement et dans la nature toute la journĂ©e. Ils ne travaillent pas, tout est Ă leur leur portĂ©e. On a vraiment une idĂ©e du paradis. Bougainville parle du caractĂšre doux de la nation. Impression dâĂȘtre dans le jardin dâEden. Absence de mĂ©fiance et de haine. Ils vivent en groupe au quotidien, sont trĂšs unis. Ils partagent tout, ils nây a pas de jalousie. Les hommes et les femmes sont Ă©gaux, on ne fait pas de distinctions sauf pour le vieillard. Il reprĂ©sente la voix de la sagesse donc il est plus considĂ©rĂ© que les autres habitants. Ils vivent en harmonie entre eux. Bougainville a tendance, peut-ĂȘtre, Ă idĂ©aliser toute cette rĂ©alitĂ©. cela semble trop beau pour ĂȘtre vrai. *Il ne semble pas rĂ©gner de guerre civile par contre ils sont toujours en guerre avec les Ăźles voisines Une nature parfaite. Les tahitiens jouissent de ce que la nature leur donne. Cf. La terre se jonchait de feuillages et de fleurs » ; » La nature berce Ă pleine mains » La nature offre tout donc lâhomme nâa plus rien Ă faire. Câest la perfection absolue, Bougainville ne voit aucun inconvĂ©nient. Une fois de plus, peut-ĂȘtre a-t-il tendance Ă idĂ©aliser cette vie. Un lieu sain. On y vit trĂšs longtemps, on ne travaille pas ou trĂšs peu et on a tout ce que lâon veut. Câest comme si la vieillesse nâexistait pas. Par exemple, le vieillard nâa de signe de vieillesse que sa couleur de cheveux et pas dâautres marques de dĂ©crĂ©pitude. Contrairement Ă ce qui se passe en Europe, la vieillesse ne laisse pas de trace Ă Tahiti. Les personnages communs Ă Diderot et Bougainville. Aotourou est le tahitien qui est allĂ© en Europe avec Bougainville. Chez Diderot, B dit Ă A que Aotourou sâennuyait avec les EuropĂ©ens. Cf. p 36 » Il sâennuyait parmi nous » Alors que Bougainville, lui, dit expressĂ©ment le contraire. Cf. p 263 » Il y est restĂ© onze mois, pendant lesquels il nâa tĂ©moignĂ© aucun ennui » Cf. p 264-265 » Le seul de nos spectacles qui lui plĂ»t Ă©tait lâopĂ©ra ;car il aimait passionnĂ©ment la danse . Donc le personnage est le mĂȘme chez les deux auteurs mais Bougainville et Diderot diffĂšrent sur Aotourou et sur son sĂ©jour en Europe. Le vieillard est le pĂšre du chef Ereti celui qui accueille Bougainville. Les deux auteurs sont dâaccord sur le physique et le comportement du vieillard face aux Ă©trangers. Mais chez Bougainville, le vieillard nâapparaĂźt quâĂ lâarrivĂ©e des EuropĂ©ens. Jamais il ne fait ses adieux comme chez Diderot. Diderot fait dialoguer et dĂ©battre un sauvage, Orou, et le reprĂ©sentant de la pensĂ©e europĂ©enne lâaumĂŽnier. Cependant, Ă la diffĂ©rence du texte original, le dĂ©bat ne porte que sur un thĂšme la morale sexuelle. Bibliographie Montaigne Des Cannibales Essais I, 31 Louis-Antoine de Bougainville Voyage autour du monde Ă©ditions Pockett lire en particulier la seconde partie, chapitres II et II sĂ©jour Ă Tahiti Jean-Claude CarriĂšre La Controverse de Valladolid Vivant Denon Point de lendemain Ă©dition Librio Diderot La Religieuse Diderot Les Bijoux indiscrets Laclos Les Liaisons dangereuses Claude LĂ©vi-Strauss Tristes Tropiques lire en particulier les parties six, sept et huit, consacrĂ©es aux Indiens Bororo, Nambikwara et Tupi-Kawahib. Rousseau Discours sur lâorigine de lâinĂ©galitĂ© parmi les Hommes Jean-Christophe Ruffin Rouge BrĂ©sil, Gallimard, 2001. Voltaire LâIngĂ©nu
Cette fiche de lecture sur le Supplément au voyage de Bougainville de Diderot propose une analyse complÚte un résumé du Supplément au Voyage de Bougainville une analyse des personnages une analyse des thÚmes et axes de lectureAppréciée des lycéens, cette fiche de lecture sur Le Supplément au Voyage de Bougainville de Diderot a été rédigée par un professeur de propos de propose plus 2500 analyses complÚtes de livres sur toute la littérature classique et contemporaine des résumés, des analyses de livres, des questionnaires et des commentaires composés, etc. Nos analyses sont plébiscitées par les lycéens et les enseignants. Toutes nos analyses sont téléchargeables directement en ligne. FichesdeLecture est partenaire du MinistÚre de l' d'informations sur
Publisher Description Cette fiche de lecture sur le Supplément au voyage de Bougainville de Diderot propose une analyse complÚte un résumé du Supplément au Voyage de Bougainvilleune analyse des personnages une analyse des thÚmes et axes de lectureAppréciée des lycéens, cette fiche de lecture sur Le Supplément au Voyage de Bougainville de Diderot a été rédigée par un professeur de propos de propose plus 2500 analyses complÚtes de livres sur toute la littérature classique et contemporaine des résumés, des analyses de livres, des questionnaires et des commentaires composés, etc. Nos analyses sont plébiscitées par les lycéens et les enseignants. Toutes nos analyses sont téléchargeables directement en ligne. FichesdeLecture est partenaire du MinistÚre de l' d'informations sur More Books by Sophie Lecomte &
DĂ©cryptez SupplĂ©ment au Voyage de Bougainville de Denis Diderot avec lâanalyse du ! Que faut-il retenir du SupplĂ©ment au Voyage de Bougainville, le conte philosophique qui a plongĂ© les lecteurs au coeur de Tahiti ? Retrouvez tout ce que vous devez savoir sur cette Ćuvre dans une fiche de lecture complĂšte et dĂ©taillĂ©e. Vous trouverez notamment dans cette fiche âą Un rĂ©sumĂ© complet âą Une prĂ©sentation des personnages principaux tels que A, B, le vieillard tahitien, Orou et l'aumĂŽnier âą Une analyse des spĂ©cificitĂ©s de lâĆuvre les LumiĂšres et le mythe du bon sauvage, la nature et la culture, la morale sexuelle et le dialogue philosophique Une analyse de rĂ©fĂ©rence pour comprendre rapidement le sens de lâĆuvre. LE MOT DE LâĂDITEUR Dans cette nouvelle Ă©dition de notre analyse du SupplĂ©ment au Voyage de Bougainville 2014, avec Fanny Normand, nous fournissons des pistes pour dĂ©coder ce dialogue philosophique qui confronte deux mondes trĂšs diffĂ©rents. Notre analyse permet de faire rapidement le tour de lâĆuvre et dâaller au-delĂ des clichĂ©s. » StĂ©phanie FELTEN Ă propos de la collection PlĂ©biscitĂ© tant par les passionnĂ©s de littĂ©rature que par les lycĂ©ens, est considĂ©rĂ© comme une rĂ©fĂ©rence en matiĂšre dâanalyse dâĆuvres classiques et contemporaines. Nos analyses, disponibles au format papier et numĂ©rique, ont Ă©tĂ© conçues pour guider les lecteurs Ă travers la littĂ©rature. Nos auteurs combinent thĂ©ories, citations, anecdotes et commentaires pour vous faire dĂ©couvrir et redĂ©couvrir les plus grandes Ćuvres littĂ©raires. est reconnu dâintĂ©rĂȘt pĂ©dagogique par le ministĂšre de lâĂducation. Plus dâinformations sur Lire plusexpand_more Titre SupplĂ©ment au voyage de Bougainville de Denis Diderot Fiche de lecture EAN 9782806220653 Ăditeur Date de parution 01/01/2011 Format ePub Poids du fichier Inconnue Protection Aucune L'ebook SupplĂ©ment au voyage de Bougainville de Denis Diderot Fiche de lecture est au format ePub check_circle Cet ebook est compatible pour une lecture sur application iOs et Android Vivlio. check_circle Cet ebook est compatible pour une lecture sur My Vivlio. check_circle Cet ebook est compatible pour une lecture sur le lecteur Vivlio. check_circle Cet ebook est compatible pour une lecture sur liseuse.
SupplĂ©ment au Voyage de Bougainville de Diderot SupplĂ©ment au Voyage de Bougainville est un conte philosophique de Diderot paru en 1772. Deux personnages A et B s'entretiennent du livre du navigateur français Louis Antoine de Bougainville Voyage autour du monde. Diderot propose donc un supplĂ©ment fictif oĂč il revient sur certains passages du voyage et les critique Ă travers une mise en scĂšne des Ă©vĂ©nements. Nous prĂ©senterons sur cette fiche de lecture une biographie de l'auteur, suivie d'un rĂ©sumĂ© puis d'une prĂ©sentation des personnages principaux ainsi que des thĂšmes qui y sont abordĂ©s. Enfin, nous verrons l'intĂ©rĂȘt du livre et les liens que nous pouvons Ă©tablir avec d'autres Ćuvres de la littĂ©rature. . L'auteur Denis Diderot 1713-1784 est un Ă©crivain et philosophe français des LumiĂšres issu de la bourgeoisie aisĂ©e. Il intĂšgre les jĂ©suites de Langres en 1723 oĂč il se montre trĂšs bon Ă©lĂšve. Il reçoit la tonsure en 1726 ce qui lui permet de porter le titre d'abbĂ© » et le manteau court. Il s'installe Ă Paris en 1729 oĂč il frĂ©quente les collĂšges Louis-Le-Grand et Harcourt dans le but de devenir jĂ©suite, puis est reçu maĂźtre des arts de l'UniversitĂ© de Paris en 1732. Cependant, il se tourne vers le droit lorsque le diocĂšse de Langres lui est refusĂ© aprĂšs qu'il soit reçu bachelier. Il mĂšne alors une vie de bohĂšme entre plusieurs petits emplois ce qui conduit son pĂšre Ă lui couper les vivres ; il rencontre Rousseau pendant cette pĂ©riode. Il rencontre Anne-Toinette Champion avec qui il aura 4 enfants, mais son pĂšre s'oppose, le fait enfermer dans un couvent duquel il s'Ă©chappe et se marie clandestinement. Ă partir de 1744, il dĂ©bute la traduction avec le Dictionnaire universel de mĂ©decine du Dr James puis publie clandestinement PensĂ©es philosophiques qui est condamnĂ© par le Parlement contraire Ă la religion et aux bonnes mĆurs. De 1747 Ă 1766, il se consacre Ă l'Ă©laboration de l'EncyclopĂ©die qu'il dirige avec d'Alembert et qui lui attire de nombreuses menaces le poussant Ă publier les 10 derniers tomes sur 28 sans l'accord du roi. Il publie en 1749 Lettre sur les aveugles Ă l'usage de ceux qui voient lui valant un emprisonnement Ă Vincennes de quelques mois. En 1751, il est nommĂ© membre de l'AcadĂ©mie de Berlin et voit de plus en plus d'opposants Ă l'EncyclopĂ©die. AprĂšs des tensions entre Diderot et Rousseau, ce dernier rompt avec le clan encyclopĂ©dique » en 1758. En 1762, l'impĂ©ratrice Catherine II de Russie propose son aide Ă Diderot quant Ă faire imprimer l'EncyclopĂ©die en Russie et Voltaire l'en fĂ©licite mais Diderot refuse. L'impĂ©ratrice lui apporte toutefois son aide en lui apportant son soutien publique et en lui versant des rentes consĂ©quentes. En 1773, il part pour la Hollande et la Russie oĂč il remercie la tsarine et lui accorde des entretiens quotidiens. Il retourne Ă Paris le 21 octobre 1774. Sa santĂ© se dĂ©grade Ă partir de 1781, puis celle de d'Alembert. Ce dernier meurt le 20 octobre 1783. En juillet 1784, Diderot s'installe dans un appartement louĂ© par Catherine II. Il dĂ©cĂšde le 31 juillet et est inhumĂ© le lendemain Ă Saint-Roch. La Religieuse 1760, Jacques le fataliste et son maĂźtre 1796 . L'Ćuvre L'Ćuvre est composĂ©e de cinq chapitres I - Jugement du voyage de Bougainville Le chapitre dĂ©bute au milieu d'une conversation entre A et B Ă propos du ciel puis aborde le livre de Bougainville que lit B pour faire passer le temps. A qui ne l'a pas lu questionne alors B. C'est ainsi qu'est dĂ©crit Bougainville et que sont introduites les grandes Ă©tapes de son voyage. A Ă©voque ensuite l'OtaĂŻtien, Aotourou, que Bougainville a ramenĂ© Ă Paris et B commence Ă parler de la simplicitĂ© et la sagesse de la vie sauvage » en rĂ©fĂ©rence aux OtaĂŻtiens. Pour appuyer ses dires, il propose Ă A de lire le SupplĂ©ment du voyage. II - Les adieux du vieillard Un vieillard qui s'Ă©tait retranchĂ© chez lui lors du sĂ©jour des EuropĂ©ens, sort lors de leur dĂ©part. Il s'adresse Ă son peuple leur disant qu'il faut dĂ©plorer l'arrivĂ©e de ces envahisseurs et non leur dĂ©part. Puis, il blĂąme Bougainville, lui reprochant d'avoir apportĂ© le vice. Il critique les mĆurs des EuropĂ©ens civilisĂ©s » et les compare Ă celles, sages, des OtaĂŻtiens sauvages ». Enfin, il maudit Bougainville et son Ă©quipage, souhaitant que leurs navires fassent naufrage. III - Entretien de l'aumĂŽnier et d'Orou B raconte Ă A les Ă©vĂ©nements entre l'aumĂŽnier qui logea chez l'OtaĂŻtien Orou. Orou offre Ă son invitĂ© aprĂšs le repas, sa femme et ses trois filles dans le but que l'aumĂŽnier en choisisse une et la fasse devenir mĂšre selon les coutumes otaĂŻtiennes. Mais l'aumĂŽnier refuse en accord avec les principes de sa religion » et de son Ă©tat ». Les deux individus discutent alors des coutumes otaĂŻtiennes, des relations hommes/femmes, de la religion et de l'Ătat de l'aumĂŽnier. Orou en vient Ă critiquer le mode de vie des EuropĂ©ens qui doivent obĂ©ir Ă Dieu, aux magistrats et aux prĂȘtres Ă la fois, mais qui ne le font pas et ne sont pas chĂątiĂ©s. Enfin A et B lisent en marge les qualitĂ©s d'une bonne femme une femme belle et fine chez les EuropĂ©ens contre une femme fĂ©conde en OtaĂŻti. Enfin, A et B Ă©voquent l'histoire de Miss Polly Baker qui se retrouve enceinte pour la 5e fois hors mariage. Suite Ă son argumentation sur la culpabilitĂ© des hommes, elle Ă©chappe Ă son amende. IV - Suite de l'entretien de l'aumĂŽnier et d'Orou L'aumĂŽnier et Orou continue d'en apprendre davantage sur la culture de l'autre. Ils discutent du libertinage, d'inceste, d'adultĂšre, de la valeur d'un enfant en OtaĂŻti et celle des biens en Europe, puis de la position de moine de l'aumĂŽnier. Orou critique celle-ci oĂč les moines se sont soumis Ă des contraintes pour des raisons floues, serment qu'ils ne respectent pas. Enfin, l'aumĂŽnier raconte qu'il cĂšde aux trois filles et Ă la femme d'Orou. V - Suite du dialogue entre A et B A et B comparent le mode de vie otaĂŻtien et europĂ©en et critiquent la sociĂ©tĂ© europĂ©ennes et ses lois sans fondement et contradictoires. Ils se demandent si le mariage, la galanterie, la coquetterie, la constance, la fidĂ©litĂ© et la pudeur sont des principes de la nature et finissent par s'interroger sur leur propre sociĂ©tĂ©. Ils se demandent si l'homme sauvage » n'est pas meilleur que l'homme des villes ». Le chapitre se termine sur leur volontĂ© de revenir aux lois de la Nature. Puis, comme le brouillard est tombĂ©, ils prĂ©voient dĂ©jĂ ce qu'ils feront aprĂšs dĂźner. Les personnages principaux L'aumĂŽnier est un moine europĂ©en qui a fait serment de chastetĂ©. Il doit obĂ©ir Ă Dieu, de mĂȘme qu'il doit suivre les principes des prĂȘtres et des magistrats, non toujours respectĂ©s. De plus, il se retrouve dans l'embarras quand ces principes sont contradictoires comme le lui dĂ©montre Orou. De mĂȘme, il refuse d'accĂ©der Ă la demande de ce dernier concernant sa femme et ses filles pour ne pas aller Ă l'encontre de ses principes mais cĂšde par honnĂȘtetĂ© ». C'est un personnage fait de contradictions qui adhĂšre facilement au mode de vie tahitien Ă cause de la complexitĂ© et l'incohĂ©rence de son propre mode de vie. Le vieillard est la voix de la sagesse. Il exprime un discours de rĂ©volte contre les Ă©trangers colonisateurs » qui selon lui apportent le vice dans son peuple et ailleurs sur les terres oĂč ils s'arrĂȘtent. Il met en garde ses compatriotes et leur annonce un avenir sombre Ă cause de ces Ă©trangers qui prendraient leurs biens et les rĂ©duiraient en esclavage. Il a aussi une fonction de mise en garde puisqu'il est clairvoyant. Les thĂšmes Le thĂšme du colonialisme est abordĂ©e en premier lieu lorsque les EuropĂ©ens arrivent en OtaĂŻti. L'exploration le tour du monde est aussi une opportunitĂ© de constater le niveau de dĂ©veloppement et les richesses d'autres civilisations pour Ă©ventuellement s'en emparer et rĂ©duire les populations en esclavage ou les convertir au un mode de vie europĂ©en Un jour ils reviendront le morceau de bois que vous voyez attachĂ© Ă la ceinture de celui-ci dans une main, et le fer qui pend au cĂŽtĂ© de celui-lĂ dans l'autre, vous enchaĂźner ou vous assujettir Ă leurs extravagances et Ă leurs vices. » Chapitre II, discours du vieillard. Puis, Diderot compare deux exemples de sociĂ©tĂ© l'une est basĂ©e sur la loi naturelle et l'autre sur la domination de la religion et de l'Ătat. Ainsi, il critique cette derniĂšre par le biais d'une sociĂ©tĂ© utopique OtaĂŻti basĂ©e sur la nature et donc dĂ©pourvue de religion, de rĂšgles judiciaires et de l'autoritĂ© de l'Ătat. Il dĂ©finit son choix pour la loi naturelle qui vise Ă trouver le bonheur et satisfaire les besoins de la sociĂ©tĂ© Je ne sais pas ce qu'est la chose que tu appelles religion, mais je ne puis qu'en penser mal, puisqu'elle t'empĂȘche de goĂ»ter un plaisir innocent auquel nature, la souveraine maĂźtresse, nous invite tous [âŠ]. Je ne sais pas ce qu'est la chose que tu appelles Ă©tat ; mais ton premier devoir est d'ĂȘtre homme et d'ĂȘtre reconnaissant. » Chapitre III, Orou Ă l'aumĂŽnier. Enfin, divers sujets tels que le mariage, l'adultĂšre, l'inceste, le libertinage apparaissent notamment lorsqu'il s'agit de comparer les pratiques des deux sociĂ©tĂ©s. L'intĂ©rĂȘt de l'Ćuvre Diderot propose originalement un supplĂ©ment inventĂ© Ă l'Ćuvre rĂ©elle de Bougainville dans le but d'y exprimer son opinion. Il y fait une satire de sa sociĂ©tĂ© et l'Ă©loge des lois naturelles. L'utilisation de nombreux dialogues donne la forme d'un dĂ©bat au livre ; d'abord entre deux personnages non identifiĂ©s A et B, puis entre l'aumĂŽnier et Orou sur le meilleur type de sociĂ©tĂ© Ă avoir. De plus, les rĂ©cits sont enchĂąssĂ©s, permettant d'avoir plusieurs histoires complĂ©mentaires avec la mise en abĂźme du voyage de Bougainville avec la lecture de A et B, eux mĂȘmes personnages du conte discutant du voyage. Ainsi, SupplĂ©ment au Voyage de Bougainville, conte philosophique de Diderot paru en 1772 nous fait rĂ©flĂ©chir sur la sociĂ©tĂ© de l'Ă©poque de l'auteur avec l'exemple d'un Tahiti utopique. Cette Ćuvre qui reflĂšte la pensĂ©e des LumiĂšres rappelle inĂ©luctablement Utopie de Thomas More, paru en 1516, qui est une satire de la sociĂ©tĂ© de son temps Ă travers la reprĂ©sentation d'une sociĂ©tĂ© parfaite rĂ©git par l'Ă©galitĂ©.
supplément au voyage de bougainville fiche de lecture