Sousla direction de Chantal Delannoy-Poilvé Formatrice en Lettres, IUFM-UPEC, académie de Créteil Sabine Adler-Carreaud Professeur de lycée professionnel, lycée Gaston-Darboux, Nîmes, académie de Montpellier Anissa Belhadjin Maître de conférences, université de Cergy-Pontoise, IUFM de l’académie de Versailles Benoît Dumény Professeur de lycée
Portailde l'Académie de Paris, Bruno Blanckeman est spécialiste de la littérature narrative contemporaine. Ses thèmes de recherche sont la littérature française de 1968 à nos jours et les « récits de soi ». Il souligne la vitalité de cette littérature de l'immédiat qui s'oppose à un certain discours de désenchantement qui parle de "la mort de la culture française".
Significationsymbolique. Le mythe de Dédale et Icare symbolise le désir de l'homme d'aller toujours plus loin, au risque de devoir finalement reconnaître sa condition de simple être humain. La chute d'Icare peut ainsi être interprétée comme une mise en garde rappelant le châtiment qui menace les hommes qui font preuve de démesure et
Conseilsde rédaction pour sa lettre de motivation. Pour bien valoriser votre dossier de candidature, vous adapterez notre modèle de lettre de motivation pour intégrer une licence HG afin qu'il corresponde à votre parcours d'études, vos meilleurs atouts, vos qualités et vos ambitions professionnelles. Vous pouvez mettre en avant votre
Commenttransmettre son histoire, son passé, sa culture ? La transmission est au coeur de cette interrogation : nombreux sont les écrivains qui ont entrepris une quête identitaire,
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INTRODUCTION Le roman Cannibale a été écrit en 1998 par Didier Daeninckx, écrivain français né en 1949 et auteur d’une quarantaine de nouvelles, d’essais et de romans noirs. Il est issu d’une famille modeste, sa scolarité fut difficile et c’est à l’âge de onze ans, lors d’émeutes dans son quartier, que naît chez lui l’envie d’écrire. En tant qu’auteur engagé, Didier Daeninckx axera ses œuvres sur la critique politique, sociale ainsi que sur la mémoire du souvenir d’un passé trop souvent oublié. Dans son œuvre Cannibale, Didier Daeninckx nous relate un fait divers véridique de l’histoire du peuple de Nouvelle-Calédonie. Gocéné, vieux kanak de soixante-quinze ans, raconte ce qui s’est passé lors de l’exposition coloniale de 1931. Il explique comment lui et ses amis ont été dupés, traités et, pour une partie d’entre eux, échangés contre des crocodiles. Il s’enfuira en compagnie de son ami Badimoin dans Paris afin d’essayer de retrouver sa fiancée Minoé et les autres. Ce roman fait écho à un autre de Didier Daeninckx Main courante où il est également question de réalité, de critique sociale, de racisme et de faits historiques oubliés. Objet-livre Le format du livre format poche est pratique car il peut être lu partout. Il est peu encombrant et c’est un avantage pour l’entrée en lecture. La police d’écriture est plaisante à lire bien que les caractères soient serrés. Quant à la première de couverture, celle-ci n’a pas spécialement favorisé mon entrée en lecture. La couleur sépia fait comprendre au lecteur que l’histoire n’est pas contemporaine, le personnage nous apparaît comme d’un autre temps, d’un autre monde. Le titre Cannibale interpelle le lecteur car ce mot signifie un homme mangeur d’hommes et je me suis demandée qui pouvait être ce personnage, je voulais en savoir plus sur lui. Tension dramatique Je n’ai pas trouvé le récit très homogène au niveau du dévoilement des informations. Il y a également des irrégularités de rythme. Le récit débute rapidement la vitesse», le ronronnement», les cris» le lecteur est tout de suite dans l’ambiance. Ensuite, après la traversée en mer, il va y avoir les lumières, les voitures, les tramways, les boutiques, les affiches…» qui vont défiler devant leurs yeux à toute allure. Puis, un peu plus loin dans ma lecture, j’ai trouvé certains passages un peu lourds car très répétitifs. Par exemple, les trajets dans Paris quasiment identiques effectués deux fois par Gocéné et Badimoin alors qu’ils sont en fuite. L’auteur donne à chaque fois des descriptions un peu similaires et on a un peu l’impression d’un copié collé». De plus, il y a cette peur de Badimoin d’ aller sous terre», la peur de la grotte», il n’a pas le droit d’aller sous terre». L’auteur insiste lourdement car cela est contre les traditions de leur pays, ce sont les morts qui dorment sous terre». Je trouve qu’il existe un contraste par rapport à leur arrivée sur Paris où ils avaient simplement longé la Seine, en camion» avant d’être parqué derrière des grilles». Lisibilité/complexité Le récit est facile à lire car il y a peu de lieux et peu de personnages. Le récit débute en Nouvelle-Calédonie sans que l’on comprenne vraiment ce qui se passe. Ensuite, nous faisons connaissance avec les deux amis Gocéné et Badimoin, personnages attachés à leur terre et également très attachants. C’est en fait Gocéné qui va mener l’histoire et qui, en compagnie de son ami, va prendre d’énormes risques dans ce Paris des années trente. Le pronom personnel je» est employé, ce qui donne plus de force à son récit. C’est vraiment lui qui racontera ce voyage qui forme la jeunesse» mais il fera bien attention de cacher les atrocités subies et pour les enfants du village, il leur invente un conte», il leur dit que c’est le pays des merveilles pour ne pas briser leurs rêves». Il leur ment comme d’ailleurs on leur a menti aussi, eux qui croyaient que ce voyage était la chance de leur vie». Le roman transmet bien le message de mensonges à l’égard des kanaks, de duperie. On ne peut oublier de citer le personnage de Fofana, ce sénégalais travaillant comme balayeur dans le métro car il sauvera la vie de Gocéné et de Badimoin en les cachant dans son petit local. Il faut citer également Caroz ou plus exactement Francis Caroz nous connaîtrons vraiment son identité entière à la fin du roman qui s’était interposé entre la police et Gocéné afin qu’il ne soit pas tué. Le fait qu’il y ait des flash-backs ne m’a pas gêné dans ma lecture car l’auteur a utilisé deux polices différentes ce qui permet donc de bien différencier les deux histoires parallèles. Réalisme-vraisemblance Le roman Cannibale m’a plu pour sa totale vraisemblance, parce que l’histoire était basée sur des faits réels. Grâce à l’écriture, cet évènement historique oublié, réussit à être maintenu dans les mémoires. Ce livre permet également de mieux cerner les mentalités des gens du siècle précédent. On comprend la manière dont on pouvait considérer des êtres humains d’une terre lointaine et les souffrances qu’ils enduraient. Genre/thème Le récit m’a plu pour ses thèmes abordés tels que l’amitié et la fidélité. Ces derniers existent entre Gocéné et Badimoin qui braveront le rivage hostile» et qui ont failli mourir mille fois» pour retrouver Minoé, la fiancé de Gocéné. On ne peut lire Cannibale sans parler de racisme et d’injustice et cela m’a permis de me rendre compte que même près d’un siècle plus tard, nous sommes toujours confrontés à ce genre de problèmes majeurs ils sont hélas toujours d’actualité. Le genre de roman relatant des faits réels ne m’attire pas spécialement mais je reconnais que j’ai eu envie d’aller jusqu’au bout de ma lecture pour en savoir plus. Cela m’a amené à me poser des questions sur la réaction que j’aurais eu si j’avais vécu à l’époque et si j’avais été témoin de telles scènes de maltraitance. Bien que ce soit une période vraiment tragique, en tant que lecteur, je me suis senti plongé dans l’histoire, je me suis même senti entraîné. Style J’ai trouvé le récit aisé à lire, le vocabulaire étant facile même s’il était assez riche par moments. Il y a beaucoup de descriptions, d’énumérations les fontaines, les affiches, les halls de cinéma…», des familles en goguette…, les rangs serrés des enfants des écoles, des religieuses en cornette, une délégation de saint-cyriens coiffés de leur casoar». Le texte comporte également pas mal de mots recherchés tels que anthropophage», polygame», l’assujettissement», les candélabres»…. L’auteur utilise également beaucoup de verbes de parole crier», appeler», remercier», conseiller». Didier Daerninckx a décidé de frapper fort en intitulant son livre Cannibale, ce qui a une connotation péjorative. Les termes forts employés ne ménagent pas ces pauvres kanaks hommes anthropophages», mais c’est qu’il mordrait, le cannibale !», vous me passez les menottes au sauvage» ou bien tu ne peux pas faire attention, le chimpanzé», Tu descends de ta liane ou quoi»… L’auteur a bien voulu insister sur le fait qu’il n’y avait aucune considération pour ces êtres vivants de Nouvelle-Calédonie, ils sont méprisés, injuriés, traités comme des animaux. On sent bien le découragement ressenti par les deux amis kanaks par l’emploi du mot découragement» pages 43, 46, découragé» page 67, il y a aussi l’expression la tête entre les mains» qui traduit aussi cette notion d’épuisement. Le fait de faire raconter ce récit par Gocéné à la première personne du singulier donne plus de force à ce témoignage historique. Cette tragique aventure, il l’a vécue. Cependant, Didier Daeninckx a ajouté un petit côté humoristique, drôle au côté tragique du récit. Tout particulièrement quand on voit déambuler ces deux kanaks dans les rues de Paris, d’ailleurs beaucoup de personnes sourient en les apercevant. Tension émotionnelle Le récit ne m’a pas permis du tout de m’identifier au personnage principal. Toutefois, je n’ai pu rester insensible à cette période tragique de l’Histoire que je ne connaissais pas encore. Au fil de ma lecture, je me suis attaché aux deux personnages principaux, j’ai pu me plonger dans leur histoire et j’ai aussi admiré leur courage car ils étaient seuls pour affronter tous ces dangers. Le fait que ces indigènes soient traités comme des bêtes est choquant, on leur jetait du pain, des bananes, des cacahuètes……des cailloux aussi ». On se croirait dans un zoo humain. Ils sont tels des animaux sauvages et ne sont pas respectés, les femmes par exemple, devaient quitter leur robe mission et exhibent leur poitrine ». Dénoncés de cannibale», de chimpanzé» les indigènes ne peuvent même pas avoir de vie privée même notre repas faisait partie du spectacle». Le lecteur est confronté de plein fouet au non respect des droits de l’homme à savoir au problème de racisme. Le peuple français se croit tout permis car il est le colonisateur mais cela ne lui donne pas le droit de jouer avec la vie d’êtres humains. On n’a pas le droit de les bafouer, de les maltraiter. Cela oblige obligatoirement le lecteur à réagir face à ce peuple qui a été dupé, ce peuple à qui on a menti. De plus, j’ai eu honte de savoir qu’on avait pu échanger des hommes et des femmes contre des crocodiles, cela parait inconcevable. Caractère moral Les thèmes très importants abordés comme le racisme, le non respect de l’être humain, l’injustice sont tout à fait d’actualité. Même si Didier Daeninckx relate un fait datant de 1931, le lecteur se rend compte qu’à l’époque actuelle, nous y sommes toujours confrontés. Ce genre de roman ne m’attire pas spécialement mais je suis content de l’avoir lu en ce sens qu’il m’a appris des choses et je ne peux rester insensible à tout ce que ce peuple a enduré. Je ne peux qu’éprouver une profonde tristesse pour ces personnes du zoo» humain de l’Exposition coloniale de 1931 à Paris. C’est sûr qu’ils n’étaient pas instruits ; d’ailleurs, Gocéné nous apprend qu’il était l’un des seuls à savoir déchiffrer quelques mots». Gocéné est également un homme de parole ; alors qu’il a promis au père de sa fiancée Minoé de veiller sur elle, il le fera au péril de sa vie. J’adhère à la notion de solidarité, très présente lors du passage avec la rencontre de Fofana, africain travaillant dans le métro. Il fera tout pour les aider et, en montrant à Gocéné et Badimoin le débarras exigu qui lui fait office de maison, il leur dit vous êtes ici chez vous», il ne leur demande rien mais seulement Vous avez faim ? J’ai un peu de riz et de la soupe…..». Nous retrouvons cette solidarité également à la fin du livre avec ce blanc, cette fameuse grande gueule» qui s’était interposée entre la police et Gocéné personnage dont il est question au début du récit, ce fameux Francis Caroz. Originalité Pour ce qui est de la fin du texte, j’aurais aimé savoir ce qui était arrivé à Gocéné et s’il avait réussit à rejoindre Minoé et les siens après la fusillade des révoltes de Nouvelle-Calédonie. Son corps fait demi-tour», c’est-à -dire qu’il va aider son peuple mais cela va-t-il bien se passer pour lui ? Didier Daeninckx termine son récit sur une fin ouverte et laisse donc son lecteur imaginer la suite des évènements. Comparaison Le rapprochement que je peux faire est avec l’autre œuvre de Didier Daeninckx intitulée Main courante. Cette dernière traite de faits divers, de faits historiques dont il faut garder le souvenir. Ainsi, il donne aussi son point de vue par le biais de l’écriture. CONCLUSION Bien que je ne sois pas attiré par les romans de ce genre, il m’a intéressé. En effet, c’est un véritable témoignage historique sur ce qui s’est passé, sur le sort réservé à un peuple de kanaks exposés à l’exposition coloniale au début du siècle dernier. J’ai beaucoup appris sur les mentalités de l’époque à l’égard des étrangers. Je ne peux m’empêcher de penser que même si nous avons fait des progrès aujourd’hui, nous devons être toujours très attentifs aux autres.
Objectif Savoir quels rôles jouent les mémoires dans la construction de l’histoire. Savoir comment l’historien utilise le mémoire pour connaître le passé. Points clés Le passé peut se rappeler aux sociétés sous un aspect subjectif, émotionnel et sélectif, c’est ce que l’on appelle la mémoire ou plutôt les mémoires d’un événement. Au cours du XXe siècle, l’utilisation de la mémoire par les historiens est devenue un enjeu majeur dans la connaissance de l’histoire. 1. Histoire et mémoire, deux outils pour transmettre le passé a. La mémoire, les mémoires un passé qui ne passe pas Le passé peut se rappeler aux sociétés sous un aspect subjectif, émotionnel et sélectif, c’est ce que l’on appelle la mémoire ou plutôt les mémoires d’un événement. Il y a autant de mémoires que de groupes d’individus, et cette vision du passé ne retient que des fragments de l'événement selon l’intérêt, l’enjeu ou l’émotion suscitée. Certaines mémoires vivantes de guerres et de conflits ont disparu avec la mort des derniers survivants. C’est le cas des témoins de la Première Guerre mondiale. Pour ce qui est de la Seconde, les derniers témoins sont en train de disparaître à leur tour. Bientôt, le témoignage direct de ce conflit aura disparu. Pour que la mémoire se perpétue des commémorations sont organisées autour de lieux de mémoire. Elles prennent l’aspect de cérémonies officielles dans lequel se retrouvent des responsables politiques, des représentants de la société civile unis dans le devoir de mémoire. Ces moments mémoriels se déroulent autour de lieux de mémoires qui célèbrent le passé et rendent hommage aux victimes. La France et l’Europe comportent de nombreux lieux de mémoire qui sont autant de cicatrices mal refermées desquelles s’échappent les cris des disparus. Exemple En région parisienne, Le Mont Valérien, où de nombreux résistants ont été fusillés par les nazis, est devenu un lieu de mémoire. La célébration des mémoires peut donner lieu à des conflits mémoriels. Avec la multiplication des mémoires, des groupes s’opposent et accusent les autorités ou les médias de favoriser une mémoire plutôt qu’une autre. b. L'histoire la science face à l'étude du passé Le passé peut être étudié de manière plus objective et scientifique, sans prendre parti, en étudiant l'événement dans sa globalité. Cette étude du passé s’appelle l’Histoire. Cela reste difficile car la discipline historique est une science humaine et reste confrontée à la sensibilité du chercheur. L’historien se nourrit pour construire son récit des mémoires. Elles constituent un témoignage précieux, direct et sensible. Il joue le rôle de collecteurs de mémoires. Celles-ci constituent un document historique qui vient s’ajouter aux autres outils qui permettent au chercheur d’écrire l’histoire comme les archives par exemple. Toutefois cette source utilisée pour connaître le passé est bien plus sensible car elle est subjective. En effet, il s’agit de transformer des témoignages souvent difficiles de survivants ou de témoins des menées génocidaires du XXe siècle en un récit objectif et précis. Ainsi, dans son documentaire Shoah 1985, Claude Lanzmann collecte plus de 9 heures de témoignages sur les survivants et les témoins de la Shoah dans l’Est de l’Europe. Il recueille les mémoires des derniers témoins en 1979, avant leur disparition. Les historiens doivent utiliser cette documentation pour faire progresser la connaissance scientifique du génocide des juifs de l’est-européen, comme ceux de Pologne, dont 99 % de la population a disparu. Ces deux modes de connaissances du passé se croisent, se nourrissent l’une et l’autre et parfois s’opposent. Shoah Terme hébreu signifiant catastrophe », utilisé en France depuis un documentaire de Jacques Lanzmann en 1985 ; il évoque le génocide subi par les Juifs pendant la seconde guerre mondiale. On estime entre 5 et 6 millions le nombre de morts. D’autres mots sont aussi employés pour cette tragédie holocauste, génocide juif, solution finale. 2. Les violences de masse et les pratiques génocidaires du XXe siècle L’utilisation de la mémoire par les historiens est devenue un enjeu majeur dans la connaissance de l’histoire au XXe siècle. La multiplication des massacres de masses, la brutalisation des forces armées pendant les guerres mondiales et les trois génocides reconnus du siècle font de la mémoire un témoignage, un outil de connaissance du passé en donnant la parole aux victimes et aux témoins. Les populations civiles paient un lourd tribut lors des guerres et conflits. La guerre n’est plus uniquement réservée aux militaires mais se tournent contre les populations non combattantes. Elles deviennent un enjeu et une cible pour les gouvernements. La terreur devient une arme, il s’agit de frapper également des cibles civiles afin d’écraser l’adversaire et ce qu’il représente. Des groupes entiers sont visés, la notion de crimes génocidaires apparaît avant même la Première Guerre mondiale. Génocide Massacre systématique d'un peuple pour l'éliminer totalement. a. Le massacre des Héréros et des Namas Les Héréros et Namas sont les premières victimes de pratiques génocidaires menées par les Allemands dans l’actuelle Namibie, lors de la conquête coloniale. En 1904 les colons et l’armée allemande rencontrent une forte résistance des populations locales dans leur entreprise de spoliation de territoires et d’exploitation des ressources du pays. La violence de l’armée se traduit par des massacres de masse à l’encontre des populations qui aboutit à l’extermination d’environ 80 % du groupe héréros et 50 % de l’ethnie Namas. Ces groupes meurent par les armes, la faim et les mauvais traitements. Les Allemands massacrent sans distinction enfants, hommes et vieillards. Des camps de concentration sont créés pour parquer les populations et en réduire le nombre. Des médecins pratiquent des expériences médicales qui annoncent la barbarie nazie dans les camps du IIIe Reich. Le tout est guidé par une idéologie racialiste qui perçoit ces groupes comme des indigènes non civilisés et inférieurs aux peuples européens. C’est un avant-goût des actions génocidaires à venir. b. La Première Guerre mondiale et le concept de brutalisation des sociétés La première partie du XXe siècle est marquée par la guerre moderne, celle qui touche les populations civiles en ayant recours à des outils industriels. La Première Guerre mondiale inaugure un cycle de violences qui se perpétue tout au long du siècle. Plus de dix millions de personnes meurent dans ce conflit, appelé dans les années 1920 la Grande Guerre. Jamais dans l’histoire un affrontement armé n'a été aussi violent et meurtrier. Les armées, emportées dans une spirale meurtrière, utilisent tous les moyens disponibles pour annihiler l’adversaire. Celui-ci est déshumanisé par la propagande, taillé en pièce par l’armement, humilié dans la défaite. Les historiens utilisent le terme de brutalisation ou de barbarisation pour qualifier cette violence anormale, même en temps de guerre. La Grande Guerre constitue un moment de violence inédit dans l’histoire des conflits puisque c’est en pleine guerre que les Ottomans entreprennent d’attaquer les populations arméniennes de l’Empire. Considérées comme proches des occidentaux, les chrétiens d’Arménie sont la cible d’exactions et de massacres de masse par les turcs à partir de 1915. Assassinés, déportés dans des régions désertiques ou les civils meurent de faim et de soif, près d’un million de personnes sont assassinées alors que dans le même temps, les soldats meurent en masse dans les tranchées qui s’étirent de l’Europe occidentale au front d’Orient. c. La Seconde Guerre mondiale, une guerre d'anéantissement La Seconde Guerre mondiale marque l’apogée des actions génocidaires commis contre les civils. Les populations deviennent la cible des systèmes totalitaires. Ces régimes implacables s’engagent dans des massacres sans nom emportés dans leur idéologie destructrice et profitant du chaos de la guerre pour transgresser toutes les règles internationales. Avec l’invasion de l’Est de l’Europe, le régime criminel nazi mène des opérations de grande ampleur qui ont pour but de faire disparaître des groupes entiers de population. Les Slaves, les Tziganes et les Juifs deviennent des groupes cibles vers lesquelles se concentrent des actions d’une violence extrême. À la conférence de Wannsee, en janvier 1942, les responsables nazis décident de la solution finale du problème juif ». La décision est prise de faire disparaître l’intégralité de la population juive européenne. Le plus grand génocide de l’histoire se met en marche, les populations civiles sont méticuleusement exterminées en suivant un processus industriel. C’est la Shoah, qui massacre par balles, par gaz, par la privation de nourriture plus de 6 millions de personnes en l’espace de 6 ans. 3. Juger, condamner et réparer le rôle de la justice internationale Les actions génocidaires depuis 1945 et les procès de Nuremberg qui condamnent les responsables du IIIe Reich pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité retiennent désormais l’attention de la communauté internationale. Dignitaires nazis lors des Procès de Nuremberg, 1945-1946 © Look and Learn / Bridgeman Images En 1993 et 1994, le génocide Tutsi et les crimes de masse commis par les Serbes de Bosnie contre les musulmans ont réactivé la gouvernance judicaire mondiale. Deux tribunaux internationaux se mettent en place le TPIY Tribunal pénal international pour la Yougoslavie et le TPIR Tribunal pénal international pour le Rwanda. Les responsables sont jugés et certains sont condamnés à l’image de Mladik ou de Milosevic, commanditaires serbes de massacres commis contre les civils. Pour le Rwanda les organisateurs du génocide sont poursuivis, à l’image de Kabunga, qui a été arrêté en 2020 en région parisienne près de 25 ans après la fin de la guerre civile rwandaise. Le retour de la paix est particulièrement difficile dans le cadre des nouvelles conflictualités. Si, au cours du XXe siècle, des armistices suivis de conférences pour la paix permettaient d’ouvrir une nouvelle ère de stabilité, la situation a changé. Face à la difficulté d’identifier des acteurs, de les réunir, de satisfaire des revendications, le retour à la paix n’est pas aisé. Elle nécessite des trésors de diplomatie, des concessions souvent trop importantes, l’interventions des organisations de la gouvernance mondiale et des acteurs régionaux. Réunir des acteurs institutionnels et des groupes protéiformes est très complexe car les intérêts de chacun divergent. Ainsi, dans le cas de l’ex-Yougoslavie, les haines séculaires entre les groupes ne peuvent s’éteindre si aisément. Pour garantir le retour à la paix, des troupes d’interposition onusienne restent présentent au Kosovo. Les Serbes n’ayant pas accepté l’indépendance de cet État, la tension est persistante. Au Rwanda, le million de morts rend long et difficile le retour à la paix, les cicatrices et les mémoires restent vives. La réconciliation sera longue et le risque d’un retour des conflictualités reste bien réel. Vous avez déjà mis une note à ce cours. Découvrez les autres cours offerts par Maxicours ! Découvrez Maxicours Comment as-tu trouvé ce cours ? Évalue ce cours ! Fiche de cours Vidéos Profs en ligne
Corrigé Les titres en couleur servent à guider la lecture et ne doivent en aucun cas figurer sur la copie. Introduction Conseil Montrez la complexité des termes pour problématiser le sujet. Aucune société humaine n'est naturelle. La culture organise notre existence en la structurant par des coutumes et des lois qui n'ont pas d'équivalent dans le monde animal. Nous naissons tous dans un contexte particulier qui nous socialise en nous inculquant sa langue et ses codes de conduite. C'est ainsi que nous nous formons. Il semble donc qu'un homme se définisse nécessairement par sa culture. Ce terme a cependant un autre sens, lié au fait de se cultiver. On désigne par là un processus par lequel nous acquérons des connaissances sur des sujets variés et formons ainsi notre jugement. Celui qui voyage s'ouvre aussi à la diversité et réalise ce qu'il y a d'universel entre les hommes. Dès lors, que signifient les termes du sujet ? S'il n'est pas possible qu'un homme se définisse par la culture d'un autre, devons-nous penser que sa culture » soit forcément son héritage ? Homme » est-il un statut social ou une valeur morale ? 1. La culture comme socialisation A. Intégrer le nouveau-né Conseil L'usage des références doit être précis. Dans la Chronique des Indiens Guayaki, Pierre Clastres décrit un accouchement dans la jungle. Le soin qui entoure le nouveau-né, les gestes pratiqués, les paroles prononcées, montrent clairement que les Indiens perçoivent la portée spirituelle de cet événement. Il faut accueillir le nourrisson dans le monde humain. Plus tard, le même individu doit franchir des épreuves et son corps porte les marques de cette initiation. Ces traces manifestent la puissance du groupe et ont pour fonction de rappeler à la personne qu'elle tient son statut de l'appartenance à une collectivité. Les sociétés contemporaines ne marquent pas leurs membres mais chacun reçoit les manières de faire et de penser de son entourage immédiat. Nous apprenons une langue particulière et notre milieu nous inculque sa façon de voir le monde. La culture est en ce sens un ensemble de faits sociaux », comme le dit Durkheim. Ce sont des représentations collectives, à mi-chemin entre les phénomènes physiologiques et psychiques. Elles prennent aux premiers leur caractère nécessaire et aux seconds leur dimension spirituelle. L'individu les assimile inconsciemment dès son plus jeune âge. B. Transmettre pour conserver Info La fin du paragraphe justifie le passage à une autre partie. Ainsi s'acquiert notre premier sentiment d'identité. Ce n'est pas un hasard. Cultiver vient du verbe latin colere qui signifie prendre soin de ». Il est normal que les plus anciens intègrent les plus jeunes en les dirigeant. Ils les forment afin qu'ils reproduisent le lien social. La culture implique ainsi les notions de conservation et de transmission. Cela dit, une difficulté se pose. La socialisation implique que nous recevions les pensées des plus âgés comme autant d'évidences. Nous les imitons pour appartenir à un groupe hors duquel nous n'avons pas de repères, mais les idées que nous reprenons sont finalement des préjugés car, même si elles sont justes, nous ne les avons pas pensées par nous-mêmes. Il y a de plus le risque que la vision du monde diffusée par notre culture d'origine nous ferme aux autres approches. Il faut donc être conscient que cette première étape ne suffit pas à définir une existence humaine accomplie. 2. Enfermement et ouverture A. L'enfermement dans sa particularité culturelle L'appartenance culturelle est indispensable au développement de soi mais notre culture devient un facteur d'enfermement. Les différences entre les coutumes conduisent parfois les hommes à se mépriser, à s'affronter. Les ethnologues ont relevé que ce trait est présent dès l'origine. Dans Race et Histoire, Lévi-Strauss note que les tribus indiennes se traitent mutuellement de singes de terre » ou d'œufs de pou », ce qui revient à dénier le statut d'être humain et à se projeter dans la nature. Ce réflexe s'est retrouvé à une autre échelle, lorsque les Européens hiérarchisèrent les groupes humains en sauvages », barbares » et civilisés ». Il y a donc une façon violente de définir son identité culturelle. Le préjugé ethnocentrique est solidement enraciné dans tous les groupes humains. Il doit être combattu par une éducation qui fasse reconnaître à l'esprit la nécessité d'admettre la diversité du phénomène humain au lieu de la considérer comme un accident malheureux. B. L'ouverture aux autres Conseil Articulez les deux notions qui s'opposent. C'est en ce point que l'acte de se cultiver peut consister à s'affranchir de sa culture d'origine. Une personne fournit un effort pour acquérir des savoirs variés qui produisent une ouverture de son esprit. Montaigne, dans ses Essais, montre un goût très vif pour les récits des voyageurs et des historiens. La lecture des textes anciens ou contemporains permet de se libérer du préjugé qui nous pousse à croire que notre culture est la seule valable et qu'elle doit être la norme pour juger les autres. Nous prenons spontanément pour naturel ce à quoi nous sommes accoutumés. Se cultiver consiste alors à dépasser l'étroitesse de ce point de vue et à se rendre capable de comprendre que chaque société a élaboré des règles de fonctionnement. Les connaissances contribuent ainsi à une formation du jugement et à un examen de nos préjugés. L'esprit cultivé est apte à saisir le sens des différences et des ressemblances entre les sociétés. Son ouverture lui permet de découvrir l'unité de l'humaine condition. Cette démarche a donc une portée universelle et une valeurhumaniste. Il ne s'agit pas de tous se ressembler, car aucune culture n'a le droit d'imposer ses traits spécifiques, mais de communiquer, d'échanger. Se cultiver, c'est simultanément défendre sa particularité et l'ouvrir sur celle des autres dont elle a aussi à apprendre. 3. La culture entre enracinement et ouverture à l'universel A. L'humanité de l'homme Le désir de connaître par nous-mêmes, en nous instruisant, permet de développer nos qualités d'esprit et de nous modifier. La sensibilité éduquée sera plus apte à percevoir les finesses d'une œuvre quand la personne fruste en restera à une approche sans nuance. Sur des sujets moraux ou de société, une approche réfléchie, sensible à la diversité des opinions et des principes, évitera des jugements hâtifs. La définition classique de la culture la justifie en disant qu'elle contribue à former l'humanité présente en chaque homme. La notion de culture est liée à l'idéal d'un homme éclairé, sociable, affable et honnête. Nous retrouvons ainsi l'autre dimension du verbe cultiver ». Il s'agit d'éduquer en prenant soin des potentialités de chacun pour qu'il développe des qualités morales et intellectuelles et s'affirme comme une personne. Nous prenons du recul par rapport à nos particularités culturelles pour favoriser le dialogue entre les hommes. B. Une tension entre le particulier et l'universel Info On donne maintenant la position que l'on juge la plus précise. Se cultiver signifie donc sortir de soi pour revenir à soi en se considérant différemment. Dès lors qu'est-ce que la culture d'un homme ? On ne doit pas sacrifier une des dimensions à l'autre. Nous sommes, quoi que nous pensions, marqués par notre appartenance d'origine. Mais si rejeter sa culture d'origine est un geste abstrait, la vénérer en méprisant celle des autres est barbare. Se cultiver est justement un processus qui doit nous empêcher d'éviter ces écueils et cette ouverture définit aussi notre culture. Ce que nous avons acquis par notre effort est bien nôtre. Nous voyons ainsi que la situation est complexe. Il est envisageable qu'un individu puisse être traversé par un conflit entre sa tradition et ce qu'il découvre au contact d'autres pensées, tout comme l'appartenance à une double culture peut être d'emblée vécue comme une chance. Le sujet est délicat car il concerne la définition de notre humanité. Conclusion Ce sujet montre l'existence de deux sens du mot culture et la possibilité d'une opposition entre eux. Un homme se définit partiellement par sa culture, si on conçoit celle-ci comme une réalité qui le limite à n'être que le membre d'une histoire nationale ou d'une tradition. La définition achevée de notre humanité implique le désir de se cultiver pour nouer des liens avec d'autres sociétés. En ce sens, un homme se définit par sa culture, c'est-à -dire sa curiosité d'esprit, l'étendue de ses connaissances et la force de son jugement.
Les épidémies n'ont pas attendu la mondialisation ni la crise du coronavirus pour s'étendre à l'ensemble du globe. Dès l'Antiquité, les maladies ont décimé des populations entières en l'espace de quelques mois voire quelques jours, déclenchant la terreur des habitants face à un mal globalisée de l'épidémie, la pandémie se caractérise par une propagation rapide et un taux de mortalité élevé. Transmises par des virus ou bactéries inconnus à leur époque, ces pandémies ont tué des millions de personnes et marqué l'histoire de l' peste d’Athènes -430 à -426 avant pandémie documentée de l'histoire, la peste d'Athènes est en réalité probablement due à une fièvre thyphoïde. Décrite par l'historien Thucydide, lui-même touché par la maladie, la maladie se manifeste par des fièvres intenses, des diarrhées, des rougeurs et des convulsions. Venue d'Éthiopie, elle frappe ensuite l'Égypte et la Libye, puis arrive à Athènes au moment de siège de ville de Sparte, lors de la guerre du Péloponnèse. On estime qu'un tiers de la ville, soit habitants, vont périr lors de cette épidémie qui marquera le début du déclin d' peste Antonine 165-166Là encore, cette pandémie n'est pas due à la peste mais à la variole. Elle tient son nom de la dynastie des Antonins, dont est issu l'empereur Marc-Aurèle, qui régnait alors sur l'empire romain. La pandémie débute à la fin de l'année 165 en Mésopotamie, durant la guerre contre les Parthes et atteint Rome en moins d'un an. Selon les estimations, elle aurait causé 10 millions de morts entre 166 et 189, affaiblissant considérablement la population romaine. La variole, causée par un virus et caractérisée par des croûtes rougeâtres, des diarrhées et vomissements, a été déclarée éradiquée en peste noire 1347-1352Après avoir sévi en Chine, la pandémie de peste noire arrive en 1346 en Asie centrale, parmi les troupes mongoles assiégeant le port de Caffa, sur la mer Noire, tenu par des marchands génois. La maladie, se manifestant par d'horrible bubons, se propage ensuite à l'Afrique du Nord puis à l'Italie et à la France, où elle arrive par le port de Marseille via des navires génois. On estime que cette épidémie, aussi surnommée la grande peste», a fait entre 25 et 40 millions de morts en Europe, soit entre un tiers et la moitié de sa population de l' grippe espagnole 1918-1919Causée par un virus de type A H1N1 particulièrement virulent, la grippe espagnole est en réalité d'origine asiatique. Elle arrive ensuite aux États-Unis, puis traverse l'Atlantique par les soldats venus aider la France. Si elle est qualifiée de grippe espagnole, c'est parce que le pays, non soumis à la censure et à la guerre, fait état des premières nouvelles alarmantes. Lorsqu'elle s'éteint, en avril 1919, le bilan est effroyable. La grippe espagnole a tué 20 à 30 millions de personnes en Europe et jusqu'à jusqu'à 50 millions à l'échelle mondiale, n'épargnant pratiquement aucune région du globe. On estime qu'un tiers de la pollution mondiale a été choléra 1926-1832Endémique depuis plusieurs siècles dans le delta du Gange en Inde, le choléra gagne la Russie en 1930, puis la Pologne et Berlin. Il débarque en France en mars 1832 via le port de Calais, puis arrive à Paris. Se manifestant par des diarrhées brutales et des vomissements, le choléra dont on ne connait alors pas la cause, la bactérie Vibrio choleræ entraîne une déshydratation rapide, aboutissant parfois à la mort en quelques heures. L'épidémie causera près de morts en moins de six mois en France, dont à Paris. Elle va ensuite gagner le Québec via les immigrants irlandais, où elle fera également des grippe asiatique 1956-1957Liée au virus influenza H2N2, la grippe de 1956 est la deuxième pandémie grippale la plus mortelle après celle de 1918. Elle causera deux à trois millions de morts dans le monde, dont dans l'Hexagone, soit 20 fois plus qu'une grippe saisonnière classique. Partie de Chine d'où son nom, le virus gagne Hong Kong, Singapour et Bornéo, puis l'Australie et l'Amérique du Nord avant de frapper l'Europe et l'Afrique. Il va muter quelques années plus tard en H3N2 pour provoquer une nouvelle pandémie en 1968-1969, surnommée grippe de Hong-Kong». Cette dernière marquera les débuts des premiers vaccins antigrippaux sida 1981-aujourd’huiOriginaire de Kinshasa République démocratique du Congo, le virus du sida apparaît au grand jour en 1981, lorsque l'agence épidémiologique d'Atlanta, aux États-Unis, alerte sur des cas inhabituels de pneumocystose une pneumonie rare présente chez les patients immuno-déprimés. Le VIH n'est identifié que deux ans plus tard, en 1983, par une équipe de chercheurs de l'Institut Pasteur dirigée par Luc Montagnier. Au plus fort de l'épidémie, dans les années 2000, deux millions de personnes succombent chaque année du virus. 36,9 millions de patients vivent aujourd'hui avec le VIH , mais les traitements antirétroviraux ont permis de réduire considérablement la par ce que vous venez de lire ?
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